
Matali Crasset est une designer qui bouscule notre façon de penser l’habitat. Alors que beaucoup recherchent un cocon rassurant, elle nous invite à voir la maison autrement : un espace en mouvement, un lieu qui doit évoluer avec nous. Mais alors, faut-il sortir de son cocon ou simplement le réinventer ?
Dans cet article, je te propose d’explorer sa vision de l’habitat évolutif et de comprendre comment nos intérieurs influencent notre bien-être et notre capacité à nous projeter. Car finalement, habiter un lieu, ce n’est pas seulement y vivre, c’est aussi y grandir.
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Matali Crasset : une réflexion sur la maison entre refuge et enfermement
Nous aspirons tous à faire de notre maison un espace réconfortant, un lieu qui nous protège des turbulences extérieures. Pourtant, ce cocon peut aussi devenir un frein, un espace qui nous fige dans une routine immuable. La designeuse visionnaire questionne cette tendance à concevoir l’habitat comme un refuge statique : « La maison, c’est à la fois un endroit où l’on doit être quelque peu protégé, mais il faut être vigilant de ne pas l’être trop. »
À travers ses projets, elle défend une maison qui ne soit pas un lieu de repli, mais un espace en interaction avec ses occupants et son environnement. Cette pensée résonne avec les enjeux contemporains. Comment habiter un lieu sans s’y enfermer ? Comment faire de son intérieur un appui pour l’épanouissement personnel, plutôt qu’un frein à l’évolution ?
Plutôt que de voir l’habitat comme une bulle isolante, la designeuse invite à le repenser comme un terrain d’expérimentation, un espace de transformation qui s’adapte aux rythmes de la vie et aux besoins changeants de ses occupants.
Et toi, ton intérieur reflète-t-il vraiment la personne que tu es aujourd’hui ? Parfois, un regard extérieur aide à révéler ce que notre espace dit de nous. Avec Maison Conquête, j’aide les femmes entrepreneures à transformer leur maison et leur bureau en véritables soutiens pour leur épanouissement personnel et professionnel. Si tu veux comprendre ce que ton intérieur révèle de toi et comment le modifier pour qu’il reflète tes aspirations profondes, découvre mon accompagnement État des Lieux. Faisons ensemble le premier pas vers un intérieur qui te ressemble vraiment.
Comment voit-elle le lien entre habitat et bien-être intérieur ?
Notre maison est bien plus qu’un assemblage de murs et de meubles : elle reflète nos émotions, notre organisation mentale et nos blocages inconscients. Un intérieur surchargé peut être le miroir d’un esprit encombré, tout comme un espace impersonnel peut traduire un manque de connexion avec soi-même.
La designeuse de renom, insiste sur l’importance de l’habitat évolutif : « Un habitat doit être évolutif : si on ne peut pas évoluer chez soi, on ne peut pas évoluer à l’extérieur non plus. ». Cette approche fait écho à la psychologie de l’habitat, qui étudie comment notre environnement influence notre bien-être. Un espace fluide et adaptable stimule la créativité et l’énergie, tandis qu’un cadre rigide peut renforcer l’anxiété et la stagnation.
Ainsi, quand on traverse des périodes de transition – qu’il s’agisse d’un changement de carrière, d’une rupture ou d’un déménagement – Matali Crasset suggère d’agir sur son environnement pour accompagner cette évolution. Réorganiser une pièce, introduire du mouvement dans l’aménagement, jouer avec les matières et les couleurs… Autant de façons de redonner de la vitalité à son espace et, par extension, à soi-même.
Un design en mouvement pour une maison vivante
Contrairement à une vision figée de l’habitat, la créatrice de design défend une approche dynamique et modulable. Son travail explore la relation entre l’espace et ses habitants, en proposant des solutions où l’on peut adapter son intérieur en fonction de ses besoins et de son évolution.
Elle remet en question les standards établis et milite pour une maison qui favorise l’interaction : « Il faut challenger la maison, la rouvrir et en faire un endroit où l’on se projette. » Cette philosophie rejoint celle du design évolutif, qui mise sur la flexibilité et l’adaptabilité des espaces de vie.
Dans ses réalisations, Matali Crasset intègre des solutions où le mobilier devient transformable, où les pièces changent de fonction au fil du temps, où la nature s’invite à l’intérieur pour enrichir notre rapport au monde. Cette approche s’inspire également des principes de la Neuro-architecture, qui démontre que l’environnement a un impact direct sur nos émotions, notre concentration et notre bien-être général.
Apprendre à habiter autrement
L’enjeu n’est pas de renoncer au confort de son intérieur, mais d’en faire un espace qui favorise l’épanouissement et le mouvement. Matali Crasset encourage à ne pas figer son habitat, mais à en faire un lieu modulable, qui évolue avec ses habitants et leurs aspirations.
Elle rappelle que l’aménagement influence nos comportements : « On s’est bien rendu compte pendant le confinement que notre façon d’aménager l’espace pouvait tout changer. Ajouter un bureau, réorganiser une pièce… C’est notre manière d’interagir avec notre intérieur qui fait la différence. » Cette observation rejoint les réflexions du feng shui, qui préconise de faire circuler l’énergie dans l’espace pour faciliter le bien-être.
Comment appliquer cette philosophie chez soi ? En misant sur la flexibilité : utiliser du mobilier mobile, créer des espaces qui s’adaptent aux différents moments de la journée, ou encore intégrer des éléments naturels pour renforcer le lien avec l’extérieur. Le but est de concevoir un intérieur vivant, qui nous accompagne dans nos évolutions et ne nous enferme pas dans un cadre figé.
Finalement, la designeuse nous invite à repenser notre manière d’habiter : une maison ne devrait pas seulement être un refuge, mais aussi un tremplin vers de nouvelles expériences. Comme elle le souligne : « Habiter, c’est aussi apprendre à bouger et à se réinventer. »
Tu as compris comment Matali Crasset défend une approche du design où la maison n’est pas seulement un refuge, mais un espace en transformation. Elle nous pousse à sortir d’une vision figée de l’habitat pour adopter un intérieur modulable, capable d’accompagner nos évolutions personnelles.
En repensant l’organisation et la flexibilité de nos espaces, nous pouvons créer un cadre qui stimule notre créativité et notre bien-être, plutôt que de nous enfermer dans des habitudes sclérosantes. « Habiter, c’est aussi apprendre à bouger et à se réinventer », rappelle-t-elle.
Et toi, comment pourrais-tu faire évoluer ton intérieur pour qu’il reflète au mieux tes aspirations ?
Ressources :
La civilisation du cocon : Pour en finir avec la tentation du repli sur soi de Vincent Cocquebert
Matrices - Matali Crasset et David Bihanic - Editions Les Presses du Réel
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